Les Vaillantes

Création automne 2025

C’est au cours d’une discussion téléphonique avec Jeanne Benameur que ce titre, Les Vaillantes, a émergé. Le terme féminin de vaillance signifie plein de bravoure, plein de courage, de valeur pour se battre. Et dans une signification plus ancienne, la vaillante est celle « qui vaut quelque chose ».

Dans ces textes, la vaillance a pour objectif l’accès à la liberté et à l’estime de soi. Elle implique une forme de courage par le corps qui est représenté avec puissance par ces trois jeunes filles.

LES VAILLANTES

Texte : Jeanne Benameur, Le ramadan de la parole, Actes Sud Jeunesse

Mise en scène > Cécile Brochoire
Interprétation > Margaux Dupré, Léa Douziech

Composition musicale & interprétation > en recrutement
Scénographie > en recrutement
Costumes > en recrutement
Création lumière > en recrutement

Production > Cie Chabraque
Partenaires
Théâtre La passerelle, scène nationale de Gap Alpes du Sud
Pôle culturel, le Quai des Arts (Veynes), Théâtre des Halles (Avignon), Théâtre Le Sémaphore (Port-de-Bouc), Anis Gras – le Lieu de l’Autre (Arcueil),

Commune de Saint-Jean-Saint-Nicolas,

soutien de la 5ème saison/ACCR (Pont-en-Royans),

Festival d’Avignon

Le 16 juillet 2024 à 17h45 au Théâtre Des Halles : Lecture – Rencontre avec Cécile Brochoire et Margaux Dupré

Résidences de création 2024/2025

Du 11 au 15 septembre 2024 : Médiathèque de Saint-Jean-Saint-Nicolas
Du 2 au 6 décembre 2024 : Anis Gras – Le Lieu de l’Autre / Arceuil
Du 6 au 10 janvier 2025 : Le Quai des Arts / Veynes 
Du 10 au 14 février 2025 : Théâtre Le Sémaphore / Port-de-Bouc

Note d’intention

Du camouflage au camouflet

Ces deux noms ont en commun leur étymologie et leur genre. Un nom masculin dont l’origine vient du terme Chault mouflet qui signifie fumée que l’on souffle au nez. Si la fumée épaisse sert à dissimuler dans le premier cas, elle est plutôt l’outil d’un affront dans le second. Les frontières entre le visible et l’invisible jouent et s’affrontent sur ce terrain étymologique. Dans ces termes, nous voyons volontiers les aspects vertueux de la dissimulation. Si nous pensons à l’ingénuité des artifices du monde sauvage, nous ne pouvons que nous incliner. Nous trouvons volontiers des excuses à la pratique du camouflage, qui dresse toujours haut et fort la carte de la protection.

Et pourtant ?

Ce qui se pose pour une femme, indépendamment de la culture et de l’époque dans laquelle elle évolue, c’est encore de savoir comment elle doit se positionner entre camouflage et camouflet. Dans un cas comme dans l’autre elle risque de se perdre, soit aux yeux de la société, soit à ses propres yeux.

Préfère-t-elle se dissimuler pour avoir la paix ?

La fumée épaisse qui l’entoure lui est-elle imposée ? Décide-t-elle parfois de tenter de la dissiper malgré les conséquences ?

Se trouve-t-elle dans la position de celle qui aux yeux de la société se comporte de façon offensante ? Ou bien est-elle celle qui est mortifiée par son entourage ?

Tout cela à la fois ? Le fantôme de Virginia Woolf et d’Une chambre à soi rôde.

Pour utiliser deux expressions figurées et familières, les femmes ont le choix entre «Se fondre dans le décor» ou «Faire tâche». Les alternatives sont encore aujourd’hui complexes à trouver, car les faits et gestes des femmes sont encore souvent l’objet d’une focalisation avilissante.

Dans ce projet, des jeunes filles ne se résolvent pas à se fondre dans le tableau qu’il leur est proposé. Et c’est leur parole que nous aimerions porter, en particulier auprès des plus jeunes qui œuvrent pour la société à venir.

Le premier des camouflets est celui qui consiste à classifier les humains. Il semble constitutif de notre genre, cependant rien ne nous empêche de souffler encore et toujours, et à plusieurs, pour que la fumée se disperse.

Pistes de mise en scène

Trois jeunes filles, ayant comme point commun une insurrection silencieuse mais qui évoluent dans des contextes familiaux et sociétaux différents. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons travailler avec trois jeunes femmes qui porteraient chacune cette identité spécifique propre à chaque récit.
Tour à tour, elles dérouleraient leur récit en présence des autres devenues leurs complices au plateau.

Nous souhaitons mettre en valeur la parole de ces jeunes filles en focalisant sur le fait qu’elles subissent des situations sur lesquelles elles n’ont que très peu de prise.

Il s’agirait de symboliser leur pensée et leur évolution vis-à-vis de leur entourage par un corps à corps entre leur corps et le décor. Tout au long des récits, se joueraient des trajectoires esthétiques contrariées comme l’est la protection de leur seul espace de liberté, leur pensée.

La ligne directrice de la mise en scène et de la scénographie reposerait donc sur le rapport que chaque jeune fille entretiendrait avec son « décor » c’est-à-dire son époque, sa culture, sa situation familiale, ses désirs, etc.

Pour cela, nous pensons utiliser un fond de studio photo sur lequel seraient tendues des matières différentes (toiles, tissus, bâches) pour chaque récit. Lesquels pourraient tous commencer comme une peinture ou une photographie silencieuse et immobile qui prendrait ensuite vie. Les costumes, sièges et autres accessoires seraient volontairement en accord ou en contraste avec le décor et connaîtraient eux aussi des évolutions tout au long du récit.

Le changement de décor nécessaire pour passer d’un récit à l’autre se ferait à vue. Pendant ces intermèdes, une musicienne exposerait sa perception des histoires et de leur contenu par le biais d’une composition au violoncelle.

La forme spectacle serait de facture simple de manière à être présentée dans des lieux qui ne sont pas équipés techniquement, tels que les collèges, les lycées ou les médiathèques. Cependant, nous aimerions aussi avoir une forme adaptée aux plateaux de théâtre.

Interprétation

Comédienne depuis son plus jeune âge, Margaux Dupré grandit en Creuse. En 2013, direction Paris où elle intègre le Cours Florent. Elle y travaillera sous la direction de Frédéric Haddou, Régine Ménauge-Cendre, Cyril Anrep et Erwan Daouphars. En 2017, elle joue dans Burn Baby Burn de Carine Lacroix, mis en scène par Natalie Grant dans le cadre du Festival d’Avignon Off et dans Les saints gens nient vrais mis en scène par Thibault Repiton à La Brèche. En 2018, elle enchaîne avec Nous sommes ici pour changer le monde au Théâtre de Verre, écrit et mis en scène par Jean Baptiste Sintes et Autour de ma pierre il ne fera pas nuit de Fabrice Melquiot au festival d’Avignon. Elle intègre la même année la promotion 28 de l’ERACM. Membre du collectif La Cabale, elle participe à la création du spectacle Pan dans lequel elle joue pendant cinq ans. En 2022, retour au festival d’Avignon avec le spectacle Tarag de Wilma Lévy. Puis Gloire sur la terre mis en scène par Maëlle Poesy à Dijon dans le cadre du festival Théâtre en Mai. Margaux est actuellement en tournée avec le spectacle La maison de Bernarda Alba mis en scène par Yves Beaunesne. Elle se passionne également pour le cinéma et joue dans plusieurs productions.

Léa Douziech grandit sur la Côte d’Azur. Petite, elle se rêve danseuse et prend des cours de Modern Jazz avant de découvrir le théâtre. En 2013, elle prend des cours aux conservatoires de Cannes et de Nice. En parallèle, elle commence les arts martiaux. En 2016, elle est reçue à l’ERACM. Elle obtient sa ceinture noire de Kung-fu la même année.

Lors de sa scolarité elle a notamment travaillé avec Emma Dante, Jean-Christophe Meurisse et David Lescot. En 2018, elle joue dans le spectacle Il pourra toujours dire que c’est pour l’amour du prophète de Gurshad Shaheman, créé au festival d’Avignon, avant de partir en tournée l’année suivante. Depuis sa sortie d’école, elle a joué dans différents spectacles parmi lesquels Beauté Fatale par la compagnie Les Scies Sauteuses, Koré, création jeune public de Vladia Merlet et Il a beaucoup souffert Lucifer par la compagnie Si Sensible.

Elle s’intéresse aux rencontres avec le public en dehors des murs des théâtres et propose des lectures dans des médiathèques, des parcs ou des centres pénitentiaires avec la Compagnie Écran Total qu’elle rejoint en 2021. Actuellement, on peut la voir sur scène dans L’histoire de Pipì, le petit singe couleur de rose mis en scène par Geoffroy Rondeau et dans Funérailles d’hiver par la compagnie Triphase.